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STATUTI, DOCUMENTI E MEMORIE DI VILLAFRANCA PIEMONTE (lOOI«l620) 257 seroient leurs ennemys. Si fist si bonne diligence qu'il sceut au vray que le sei¬ gneur Prospre et sa bende disnoient a Villefranche. Ilz furent bien aises, et con- clurent en leur affaire, qui fut tei : e'est que le seigneur d'Ymbercourt marcheroit devant, avec cent archiers, et, ung gect d'are apres, le suyvroit le bon Chevalier, avec cent hommes d'armes; et les seigneurs de La Palice et d'Aubigny yroient apres, avec tout le reste de leurs gens. Or entendez qu'il advint. Le seigneur Prospre avoit bonnes espies, et fut adverty, en allant à la messe dedans ceste petite ville de Villefranche, que les Frangois estoient aux champs en gros nombre : il fist response, en son langage (?), qu'il sgavoit bien qu'U n'y avoit que le cappitame Bayart et sa bende, si les autres ne sont voUez par dessus les mo-ntaignes. Ainsi qu'U retournoit de la messe, vindrent encores d'autres espies, qui luy dirent: « Seigneur, je vous advertys que j'ay lasse pres d'icy plus de miUe <( chevaulx des Frangois, et vous viennent trouver icy ». Il fut ung peu esbahy. Si regarda ung gentil homme des siens, auquel il dist : « Prenez vìngt chevaulx, «et allez le chemin de CarmaignoUe, jusques a deux ou trois mille d'icy; et re- (c gardez si verrez riens qui p-uisse nuyre ». Ce pendant, iil commanda au mareschal des logis de ses bendes, qu'U fisi sonnér la trompette, et qu'il allast faire le logis à Pynerol, où il le suyvroit, mais qu'il eust mangé ung morceau. Il fist son commandement sur l'heure. Les Fran- gois marchoient tousjours selon l'ordonnance cy devant diete, et approcherent Vil¬ lefranche d'environ mille et demy, où, en sortant d'ung petit tailliz, vont renco-ntrer ceulx que le seigneur Prospre envoyoit pour les descouvrir. Lesquelz, quant il les adviserent, commencerent a tourner le doz, et, à bride abatue, retourner devers Villefranche. Le gentil seigneur d'Imbercourt leur donna la chasse a tire de che¬ val, et manda au bon Chevalier, par ung archer, qu'il se hastast. Il ne luy co-nvint pas dire deux fois. Avant que les gens du seigneur Prospre eussent gaigné Ville- franche, ou a tout le moins ainsi qu'ilz vouloient rentrer en la porte, les attaignit le seigneur d'Imbercourt, qui commenga a crier : France! France! On voulut serrer la porte, mais il les en garda tant qu'il peut; et y fist d'armes le possible, sans estre blessé, fors ung peu au visaige. Ce pendant va arriver le bon Chevalier, qui fist ung bruyt merveilleux, en sorte qu'ilz gaignerent la porte. Ce mareschal des logis, qui ja estoit monte à cheval, avecques aucuns gensd'armes, et s'en cuydoit aller a Pynerol, ouyt le bruyt : si se va gecter en la place, et se voulut mettre en deffence ; mais tout cela fut poussé par terre, et en fut tue une partie. Les seigneurs de La Palice et d'Au¬ bigny arriverent, qui misrent garde a la premiere porte, et en allerent garder une autre, affin que personne n'eschappast, car il n'y en avoit que ces deux en la ville; mais il ne fut possible de si bien les garder, que par dessus la petite planchete qui est joignant du pont leviz ne se sauvassent deux Albanoys, qui, comme se tous les dyables les eussent emportez, coururent dire à une troppe de quatre mille Suysses, qui n'estoient que a trois mille de là, le meschief qui estoit advenu au seigneur Prospre. Lequel, ce pendant, fut assaily en son logis (i), où il disnoit, et se voulut deffendre comme homme de guerre qu'U estoit; mais, quant il congneut que peu luy vauldroit son effort, et qu'il entendit les noms des cappitaines qui estoient là assemblez, se rendit, au piusgrant régret du monde, mauldissant sa fortune d'avoìr ainsi esté surpris, et que Dieu ne luy avoit fait ceste graoe d'avoir trouvé les Francois aux champs. Le bon Chevalier, oyans ces paroUes, le reconfortoit le mieulx qu'il povoit, en luy disant : « Seigneur Prospre, c'est l'heur de la guerre, une fois perdre et 17. — Mise, S. ni.^T. XVIII.
Title | Miscellanea di storia italiana. Terza serie. Tomo XVIII. |
Contributors | Regia Deputazione di storia patria. |
Publisher | Stamperia Reale, |
Date | 1918 |
Call Number | DG651.M67 |
Language | Italian |
Subject | Italy History Sources. |
Type | Books/Pamphlets |
Related Resource Identifier | http://yufind.library.yale.edu/yufind/Record/2820196 |
Title | Page 257 |
Type | Books/Pamphlets |
Transcript | STATUTI, DOCUMENTI E MEMORIE DI VILLAFRANCA PIEMONTE (lOOI«l620) 257 seroient leurs ennemys. Si fist si bonne diligence qu'il sceut au vray que le sei¬ gneur Prospre et sa bende disnoient a Villefranche. Ilz furent bien aises, et con- clurent en leur affaire, qui fut tei : e'est que le seigneur d'Ymbercourt marcheroit devant, avec cent archiers, et, ung gect d'are apres, le suyvroit le bon Chevalier, avec cent hommes d'armes; et les seigneurs de La Palice et d'Aubigny yroient apres, avec tout le reste de leurs gens. Or entendez qu'il advint. Le seigneur Prospre avoit bonnes espies, et fut adverty, en allant à la messe dedans ceste petite ville de Villefranche, que les Frangois estoient aux champs en gros nombre : il fist response, en son langage (?), qu'il sgavoit bien qu'U n'y avoit que le cappitame Bayart et sa bende, si les autres ne sont voUez par dessus les mo-ntaignes. Ainsi qu'U retournoit de la messe, vindrent encores d'autres espies, qui luy dirent: « Seigneur, je vous advertys que j'ay lasse pres d'icy plus de miUe <( chevaulx des Frangois, et vous viennent trouver icy ». Il fut ung peu esbahy. Si regarda ung gentil homme des siens, auquel il dist : « Prenez vìngt chevaulx, «et allez le chemin de CarmaignoUe, jusques a deux ou trois mille d'icy; et re- (c gardez si verrez riens qui p-uisse nuyre ». Ce pendant, iil commanda au mareschal des logis de ses bendes, qu'U fisi sonnér la trompette, et qu'il allast faire le logis à Pynerol, où il le suyvroit, mais qu'il eust mangé ung morceau. Il fist son commandement sur l'heure. Les Fran- gois marchoient tousjours selon l'ordonnance cy devant diete, et approcherent Vil¬ lefranche d'environ mille et demy, où, en sortant d'ung petit tailliz, vont renco-ntrer ceulx que le seigneur Prospre envoyoit pour les descouvrir. Lesquelz, quant il les adviserent, commencerent a tourner le doz, et, à bride abatue, retourner devers Villefranche. Le gentil seigneur d'Imbercourt leur donna la chasse a tire de che¬ val, et manda au bon Chevalier, par ung archer, qu'il se hastast. Il ne luy co-nvint pas dire deux fois. Avant que les gens du seigneur Prospre eussent gaigné Ville- franche, ou a tout le moins ainsi qu'ilz vouloient rentrer en la porte, les attaignit le seigneur d'Imbercourt, qui commenga a crier : France! France! On voulut serrer la porte, mais il les en garda tant qu'il peut; et y fist d'armes le possible, sans estre blessé, fors ung peu au visaige. Ce pendant va arriver le bon Chevalier, qui fist ung bruyt merveilleux, en sorte qu'ilz gaignerent la porte. Ce mareschal des logis, qui ja estoit monte à cheval, avecques aucuns gensd'armes, et s'en cuydoit aller a Pynerol, ouyt le bruyt : si se va gecter en la place, et se voulut mettre en deffence ; mais tout cela fut poussé par terre, et en fut tue une partie. Les seigneurs de La Palice et d'Au¬ bigny arriverent, qui misrent garde a la premiere porte, et en allerent garder une autre, affin que personne n'eschappast, car il n'y en avoit que ces deux en la ville; mais il ne fut possible de si bien les garder, que par dessus la petite planchete qui est joignant du pont leviz ne se sauvassent deux Albanoys, qui, comme se tous les dyables les eussent emportez, coururent dire à une troppe de quatre mille Suysses, qui n'estoient que a trois mille de là, le meschief qui estoit advenu au seigneur Prospre. Lequel, ce pendant, fut assaily en son logis (i), où il disnoit, et se voulut deffendre comme homme de guerre qu'U estoit; mais, quant il congneut que peu luy vauldroit son effort, et qu'il entendit les noms des cappitaines qui estoient là assemblez, se rendit, au piusgrant régret du monde, mauldissant sa fortune d'avoìr ainsi esté surpris, et que Dieu ne luy avoit fait ceste graoe d'avoir trouvé les Francois aux champs. Le bon Chevalier, oyans ces paroUes, le reconfortoit le mieulx qu'il povoit, en luy disant : « Seigneur Prospre, c'est l'heur de la guerre, une fois perdre et 17. — Mise, S. ni.^T. XVIII. |
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