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XIV PRiEFATIO. Ludovicum VII deterrei à suscipiendo contra Sarracenos Hispanix bello sacro. Cùm enim ejus promovendi gratià eas indulgentias Rex postularet quibus olim Franci ad suscipien¬ dam expeditionem Hierosolymitanam excitaii fuerant ; laudato christianissimi Regis propo¬ sito, apposite hxc reponit Adrianus : « Debet i> enim serenitatis iux celsitudo recolere et ad » memoriam revocare qualiter alio tempore, » cùm tam Conradus bonx memorix quon- » dam Rex Romanorum, quàm iu ipse, in- B consulto popuìo terrx, Hierosolymitanum » iter minùs caute aggressi esiis, speratum » fructum et optatum commodum non perce- » peritis, ei quantum ecclesix Dei et universo » fere popuìo christiano detrimentum exinde B proveneri t et jactura. Sancix quoque Roma- » nx ecclesix, quia vobis super hoc consilium » prxstiterat ei favorem, in ipso facto fuit non » modicum derogatum, et omnes adversùs Louis-le-Jeune, pour le détourner d'entreprendre une croisade contre les Sarrasins d'Espagne, pour laquelle le Roi demandoit les mémes indulgences et priviléges qui avoient été précédemment accor- désaux croisés pour la Terre-sainte. Le Pape, tout en louant son projet, lui répond en ces lermes : oc Votre grandeur devroit se rappeler comment, » dans une autre occasion, ayant entrepris, vous » et l'Empereur Conrad, de bonne mémoire, le » voyage de Jerusalem, sans trop de précaulions » et sans vous étre concertés avec les chrétiens de » la Palestine, vous avez échoué lous les deux, » contre votre espérance, el quel dommage il est » résulté de votre entreprise inconsidérée pour Pé- » glise et pour la chrétienté tonte entière. L'église » Romaine, pour avoir favorisé votre entreprise, ne » fut pas épargnée alors; on lui reprocha haute- » meni et avec amertume d'avoir été la cause d'un B si grand désastre. » Cet aveu, dans la bouche d'un Pape est assez remarquable. » ipsam ex multa indignatione clamabant, ì> dicentes eam auciricem tanti periculi exstitisse. » Notanda hxc sane verba ex ore summi Pontificis. Epist. Hugo- XXVII. Hugo, Ambianensis cognomi¬ nis Roioma- natus, qui Rotomagensem archiepiscopatum gen, archiep. p. 693. gessit ab anno 1129 usque ad annum 1164, vir futi sud xiate conspicuus, cui ad definienda graviora negotia vices suas sxpiùs delegarunt Romani Pontifices. Perplures ab eo scriptas fuisse epistolas non est dubium; sed ex multis quas nemo veterum colligendas curavit, non¬ nisi literas 19 recuperare potuimus, è variis libris conquisitas. Reposita est inter illas ea quam anno 1160 a«? Hugonem scripsere A. S. legati ab Alexandro III in Franciam missi, ui Francorum ei ei Anglix Regum suffragia conciliarent : qux legatorum epistola semina¬ rium belli fuit inter utrumque Principem, Regemque Ludovicum penèà fovendis Alexan¬ dri partibus abalienavit. Anno siquidem 1158, ambo Reges, pactis liberorum suorum nup¬ tiis, veteres inimicitias deposuerant, eà lege ut Rex Francix Gisortium et alia pagi Vii- cassini castella traderet in dotem filix sux bimulx; interim vero terrx munitiones Tem¬ plariis usque ad nubiles annos puellx concre- derentur servandx. Rex autem Anglorum, captata ex angustiis Romanx ecclesix oppor¬ tunitate, productioris morx impatiens, anno 1160, ui potiretur castellis, facultatem im¬ petravit ui infra nubiles annos iidem pueri matrimonio copulareniur. Atque hujus vi man¬ dati Hugo Rotomagensis archiepiscopus , inscio nec opino Rege Ludovico, prxmaiuras puerorum nuptias celebravit. Quid inde secu- tum sit, quia traditum ab historicis est, dicere prxiermiiiimus. XXVIL Hugues, surnommé d'Amiens, qui fut archevéque de Rouen depuis Pannée 1129 jus¬ qu'en 1164, étoit un personnage considérable, qui fui souvent employé comme légat du saint siége pour terminer des affaires importantes. Il n'est pas douteux qu'il n'ait eu occasion d'écrire beaucoup de lettres; mais, personne parmi les an¬ ciens n'ayant pris soin de les recueillir, nous n'a¬ vons pu en rassembler que 19, qui se trouvoient éparses dans différens livres. Il y en a une, dans le nombre, qui lui fut adressée, en 1160, par les légats qu'Alexandre III avoit envoyés en France pour attirer dans son parti les Rois de France et d'Angleterre ; lettre qui fut un sujet de guerre entre Louis VII et Henri II, et qui faillit détacher Louis du parti d'Alexandre. Les deux Rois, dans un accommodement qu'ils avoient fait en 1158, avoient cimentéleur bonne intelhgence par le ma¬ riage de leurs enfans, qui n'étoient pas encore nubi¬ les : le Roi de France avoit consenti à rendre à celui d'Angleterre, en faveur du mariage de sa fille, qui n'avoit pas encore deux ans, le chàteau de Gisors et une partie du Vexin , à condition que ces places resteroient entre les mains des Templiers jusqu'à Pépoque où le mariage pour- roit étre célèbre. Henri d'Angleterre, impatient d'entrer en possession de ces places, et profitant du besoin qu'avoit de lui Péglise de Rome, avoit tant fait auprès des légats, qu'il obtinl d'eux une dispense pour procéder au mariage avant l'àge de puberté. Cette dispense est adressée à l'archevéque Hugues, qui, à Pinsu du Roi de France, procèda à ia célébration du mariage. On sait par Phisloire, sans que nous ayons besoin de le dire, quelles furent les suiles de cette démarche. . _ . , , _ XXVIII. Nous n'avons retrouvé de Pierre de la Bitunc. archi- ^j (^nno 1141 usqueadan. 1171 archiepiscopi, Chàtre, archevéque de Bourges depuis l'année 1141 Epist. Petti XXVIIL Petri de Castra, Bituricensis episc. p.7U2. sexdecim tantum habemus epistolas. Harum quxdam ad Sugerium, ad Regem Ludovi¬ cum VII alix, scriptx sunt de rebus ad regni administrationem periineniibus. Eas non uno in loco permixtas epistolis Sugerii et alte¬ rius compilaiionis qux scriptas ad Regem jusqu'en 1171, que seize lettres. Elles sont adres¬ sées , les unes à Pabbé Suger, les autres au Roi Louis-le-Jeune, sur des objets d'administration. Elles étoient confondues auparavanl parmi les leltres de Suger, el dans une autre compilation de lettres adressées à Louis-le-Jeune. Nous les
Object Description
Title | Recueil des historiens des Gaules et de la France. Tome Quinzieme. |
Contributors | Academie des inscriptions & belles-lettres (France) |
Publisher | Victor Palme, |
Date | 1878 |
Call Number | DC3 |
Language | Latin |
Subject | Gaul History Sources.; France History Sources. |
Type | Books/Pamphlets |
Related Resource Identifier | http://yufind.library.yale.edu/yufind/Record/6710742 |
Description
Title | Page XIV |
Type | Books/Pamphlets |
Transcript | XIV PRiEFATIO. Ludovicum VII deterrei à suscipiendo contra Sarracenos Hispanix bello sacro. Cùm enim ejus promovendi gratià eas indulgentias Rex postularet quibus olim Franci ad suscipien¬ dam expeditionem Hierosolymitanam excitaii fuerant ; laudato christianissimi Regis propo¬ sito, apposite hxc reponit Adrianus : « Debet i> enim serenitatis iux celsitudo recolere et ad » memoriam revocare qualiter alio tempore, » cùm tam Conradus bonx memorix quon- » dam Rex Romanorum, quàm iu ipse, in- B consulto popuìo terrx, Hierosolymitanum » iter minùs caute aggressi esiis, speratum » fructum et optatum commodum non perce- » peritis, ei quantum ecclesix Dei et universo » fere popuìo christiano detrimentum exinde B proveneri t et jactura. Sancix quoque Roma- » nx ecclesix, quia vobis super hoc consilium » prxstiterat ei favorem, in ipso facto fuit non » modicum derogatum, et omnes adversùs Louis-le-Jeune, pour le détourner d'entreprendre une croisade contre les Sarrasins d'Espagne, pour laquelle le Roi demandoit les mémes indulgences et priviléges qui avoient été précédemment accor- désaux croisés pour la Terre-sainte. Le Pape, tout en louant son projet, lui répond en ces lermes : oc Votre grandeur devroit se rappeler comment, » dans une autre occasion, ayant entrepris, vous » et l'Empereur Conrad, de bonne mémoire, le » voyage de Jerusalem, sans trop de précaulions » et sans vous étre concertés avec les chrétiens de » la Palestine, vous avez échoué lous les deux, » contre votre espérance, el quel dommage il est » résulté de votre entreprise inconsidérée pour Pé- » glise et pour la chrétienté tonte entière. L'église » Romaine, pour avoir favorisé votre entreprise, ne » fut pas épargnée alors; on lui reprocha haute- » meni et avec amertume d'avoir été la cause d'un B si grand désastre. » Cet aveu, dans la bouche d'un Pape est assez remarquable. » ipsam ex multa indignatione clamabant, ì> dicentes eam auciricem tanti periculi exstitisse. » Notanda hxc sane verba ex ore summi Pontificis. Epist. Hugo- XXVII. Hugo, Ambianensis cognomi¬ nis Roioma- natus, qui Rotomagensem archiepiscopatum gen, archiep. p. 693. gessit ab anno 1129 usque ad annum 1164, vir futi sud xiate conspicuus, cui ad definienda graviora negotia vices suas sxpiùs delegarunt Romani Pontifices. Perplures ab eo scriptas fuisse epistolas non est dubium; sed ex multis quas nemo veterum colligendas curavit, non¬ nisi literas 19 recuperare potuimus, è variis libris conquisitas. Reposita est inter illas ea quam anno 1160 a«? Hugonem scripsere A. S. legati ab Alexandro III in Franciam missi, ui Francorum ei ei Anglix Regum suffragia conciliarent : qux legatorum epistola semina¬ rium belli fuit inter utrumque Principem, Regemque Ludovicum penèà fovendis Alexan¬ dri partibus abalienavit. Anno siquidem 1158, ambo Reges, pactis liberorum suorum nup¬ tiis, veteres inimicitias deposuerant, eà lege ut Rex Francix Gisortium et alia pagi Vii- cassini castella traderet in dotem filix sux bimulx; interim vero terrx munitiones Tem¬ plariis usque ad nubiles annos puellx concre- derentur servandx. Rex autem Anglorum, captata ex angustiis Romanx ecclesix oppor¬ tunitate, productioris morx impatiens, anno 1160, ui potiretur castellis, facultatem im¬ petravit ui infra nubiles annos iidem pueri matrimonio copulareniur. Atque hujus vi man¬ dati Hugo Rotomagensis archiepiscopus , inscio nec opino Rege Ludovico, prxmaiuras puerorum nuptias celebravit. Quid inde secu- tum sit, quia traditum ab historicis est, dicere prxiermiiiimus. XXVIL Hugues, surnommé d'Amiens, qui fut archevéque de Rouen depuis Pannée 1129 jus¬ qu'en 1164, étoit un personnage considérable, qui fui souvent employé comme légat du saint siége pour terminer des affaires importantes. Il n'est pas douteux qu'il n'ait eu occasion d'écrire beaucoup de lettres; mais, personne parmi les an¬ ciens n'ayant pris soin de les recueillir, nous n'a¬ vons pu en rassembler que 19, qui se trouvoient éparses dans différens livres. Il y en a une, dans le nombre, qui lui fut adressée, en 1160, par les légats qu'Alexandre III avoit envoyés en France pour attirer dans son parti les Rois de France et d'Angleterre ; lettre qui fut un sujet de guerre entre Louis VII et Henri II, et qui faillit détacher Louis du parti d'Alexandre. Les deux Rois, dans un accommodement qu'ils avoient fait en 1158, avoient cimentéleur bonne intelhgence par le ma¬ riage de leurs enfans, qui n'étoient pas encore nubi¬ les : le Roi de France avoit consenti à rendre à celui d'Angleterre, en faveur du mariage de sa fille, qui n'avoit pas encore deux ans, le chàteau de Gisors et une partie du Vexin , à condition que ces places resteroient entre les mains des Templiers jusqu'à Pépoque où le mariage pour- roit étre célèbre. Henri d'Angleterre, impatient d'entrer en possession de ces places, et profitant du besoin qu'avoit de lui Péglise de Rome, avoit tant fait auprès des légats, qu'il obtinl d'eux une dispense pour procéder au mariage avant l'àge de puberté. Cette dispense est adressée à l'archevéque Hugues, qui, à Pinsu du Roi de France, procèda à ia célébration du mariage. On sait par Phisloire, sans que nous ayons besoin de le dire, quelles furent les suiles de cette démarche. . _ . , , _ XXVIII. Nous n'avons retrouvé de Pierre de la Bitunc. archi- ^j (^nno 1141 usqueadan. 1171 archiepiscopi, Chàtre, archevéque de Bourges depuis l'année 1141 Epist. Petti XXVIIL Petri de Castra, Bituricensis episc. p.7U2. sexdecim tantum habemus epistolas. Harum quxdam ad Sugerium, ad Regem Ludovi¬ cum VII alix, scriptx sunt de rebus ad regni administrationem periineniibus. Eas non uno in loco permixtas epistolis Sugerii et alte¬ rius compilaiionis qux scriptas ad Regem jusqu'en 1171, que seize lettres. Elles sont adres¬ sées , les unes à Pabbé Suger, les autres au Roi Louis-le-Jeune, sur des objets d'administration. Elles étoient confondues auparavanl parmi les leltres de Suger, el dans une autre compilation de lettres adressées à Louis-le-Jeune. Nous les |